Des travailleurs nomadesAinsi, deux ou trois jours par semaine, Anatole Zinc travaille tout simplement de chez lui. Pour s’épargner les nombreux problèmes de dos que génère la position assise prolongée, il s’est équipé d’un siège ergonomique et modulable, qui lui permet de travailler en position assise ou allongée. Il peut, à l’aide d’une combinaison d’aimants, accueillir un clavier et plusieurs écrans d’ordinateur, positionnés pour un confort de lecture maximal. Il a également succombé à la mode des walkstations, pour faire un peu d’exercice sur son temps de travail. Le principe ? Un bureau tout ce qu’il y a de plus classique, mais élevé à hauteur d’homme et assorti d’un tapis roulant. Il permet à Anatole de travailler debout et de faire les cent pas sans décrocher de ses lignes de code.
Lorsqu’il a besoin de compagnie, il opte pour un espace de travail collaboratif, l’un des fameux « coworking spaces » nés outre-Atlantique, qui ont essaimé comme des champignons dans toutes les métropoles du monde. La plupart comportent des salles de réunion dotées de grands écrans tactiles et de casques de réalité virtuelle.
Quand la météo le permet, il travaille en plein air, profitant des stations de travail mobiles qui jonchent les rues piétonnes et les parcs municipaux. Certaines constituent de véritables bureaux à l’air libre, capables d’accueillir une dizaine de personnes, avec tables de travail, Wi-Fi, prises USB, et des panneaux solaires pour alimenter le tout en énergie. D’autres, plus modestes, sont de simples bancs du futur offrant eux aussi connexion internet et prises de recharge, idéals pour regarder une série lors de sa pause déjeuner.
Le Zenbook 3 a imposé un standard aux machines du futur
Mais aujourd’hui, rien de tout cela pour Anatole. Notre ami est en effet convoqué pour une réunion avec l’un de ses principaux clients, Softbank Robotics. Anatole travaille actuellement à la conception d’un logiciel pour un robot capable d’accueillir les patients dans les hôpitaux et de les diriger vers le bon service. C’est donc vers le « corpoworking space » parisien de Softbank Robotics qu’il se dirige ce matin.
Un corpoworking space est un espace à mi-chemin entre bureau classique et espace de travail collaboratif, où les employés de l’entreprise côtoient indépendants et entrepreneurs travaillant dans un domaine similaire ou complémentaire. L’objectif étant de simuler les synergies entre grands groupes et jeunes pousses innovantes. Ce sont de grands open spaces où le principe du « flex office » (pas de bureau attitré) règne en maître. De nombreuses salles réservables sur demande permettent de s’isoler pour organiser des réunions ou des travaux de groupe. Les employés permanents ont le plus souvent la possibilité de travailler à distance plusieurs jours par semaine.
Sur la route
Pour se rendre chez Softbank Robotics, Anatole Zinc emprunte un module de transport partagé, descendant direct des modules Next, de Wepods, de Leap ou encore d’Olli, le bus piloté par IBM Watson. Entièrement autonomes et tournant à l’énergie électrique, ils peuvent accueillir une dizaine de passagers. Tous se rendent dans la même direction : un algorithme regroupe dans chaque module des usagers suivant un itinéraire similaire. Le module est également une station de travail mobile, équipée d’un wifi gratuit, de sièges, de tables, de prises électriques, d’un mini-frigo et même d’une indispensable machine à café. Anatole profite du trajet pour lire ses mails et peaufiner sa présentation en vue de la réunion.
Le temps passé dans les transports est désormais comptabilisé dans le temps de travail. Tout comme Anatole, les autres passagers pianotent frénétiquement sur leurs ordinateurs portables. Ceux-ci sont taillés pour répondre aux besoins du travailleur nomade. Ultra-fins et légers, ils sont aisément transportables et conçus pour résister aux inévitables coups et chocs qui rythment l’existence de l’ordinateur du futur. Un système de reconnaissance digitale, effectuée à l’aide d’un capteur situé à droite du clavier et nécessaire pour activer l’ordinateur, permet de protéger les données de l’utilisateur en cas de vol. Ces ordinateurs suivent les standards progressivement imposés par les machines ultraportables de constructeurs comme Asus et son Zenbook 3.
L’ère des secrétaires robots
Arrivé devant les locaux de Softbank Robotics, Anatole Zinc monte au troisième étage, où se trouve la salle de réunion réservée pour l’occasion. Comme lui, tout le monde est à l’heure. Chaque travailleur utilise une secrétaire virtuelle, une intelligence artificielle qui s’occupe d’organiser les réunions en analysant les agendas de chaque participant pour trouver une date et une heure qui arrange tout le monde. En plus des trois cadres de Softbank Robotics physiquement présents dans la salle, la réunion rassemble six autres collaborateurs répartis sur quatre fuseaux horaires différents.
Sans l’aide de l’intelligence artificielle, l’organisation aurait tourné au casse-tête ! Chaque participant a reçu un rappel la veille et le matin même, avec un résumé de l’ordre du jour, la liste des participants et une suggestion de trajet pour s’y rendre, assortie des horaires des transports en commun et de l’état du trafic, le tout actualisé en temps réel. Les retardataires n’ont ainsi aucune excuse, et les réunions démarrent à l’heure. Nés dans les années 2010, sous l’impulsion de start-ups innovantes comme le canadien x.ai ou le français Julie Desk, les services de secrétaires virtuelles ont connu une forte expansion avec l’internationalisation croissante des entreprises et le recours accéléré à la sous-traitance, nécessitant de communiquer régulièrement avec des individus du monde entier.
Source: Numerama