Pourquoi promouvoir les bons usages de l’Internet en Côte d’Ivoire

Jeudi 29 novembre 2012 a été présentée officiellement à Abidjan la Charte des bons usages de l’Internet en Côte d’Ivoire. Ce document, disponible en ligne sur ce site, initié par Epistrophe, en s’appuyant sur l’Association des Usagers d’Internet en Côte d’Ivoire – ONG créée par Epistrophe -, piloté conjointement avec l’IGICI et soutenu par l’ATCI, Google et Epistrophe est le fruit d’une collaboration entre des acteurs de la société civile, du secteur privé et de l’administration publique.

Le constat est unanime : la Côte d’Ivoire souffre d’une image ternie par les pratiques de « broutage », escroquerie et autres délits sur le Net. Cette situation a conduit à l’inscription sur liste noire des adresses IP de la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire des connexions à partir du sol ivoirien. Cette défiance interdit aujourd’hui le développement d’une économie numérique ivoirienne digne de ce nom, ce qui constitue un réel frein à l’ambition de pays émergent. Au XXIe siècle, un pays tel que la Côte d’Ivoire ne peut émerger sans une économie numérique qui en soit l’un des moteurs. Le potentiel est là, reste à en construire les conditions de croissance, pas de croissance sans confiance.

Si par le biais de lois et décrets le dispositif répressif est nécessaire, il n’est pas suffisant pour endiguer le phénomène de la cybercriminalité. Le travail effectué par la Plate Forme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) va dans le bon sens. La Charte des bons usages de l’Internet s’en veut un complément et un outil de prévention, de sensibilisation à un usage honnête, courtois, responsable et prudent d’Internet.

En 2011, 911 plaintes ont été déposées contre des cybercriminels. Au-delà de la prévention de la cybercriminalité, il s’agit ici d’informer, d’orienter et de changer les mentalités. Le héros doit changer de camp, « brouteur » ne doit plus être un titre de fierté et gloire, mais de honte. En recommandant les bons usages, nous voulons faire de l’honnêteté, de la courtoisie, de la responsabilisation et de la sage prudence les standards d’Internet en Côte d’Ivoire.

Avant tout, il convient de rappeler que l’usage d’Internet est un droit fondamental reconnu par les Nations Unies, notamment pour la liberté d’expression et le droit d’accès à l’information, aux connaissances et au savoir. Pour autant, Internet n’est pas une zone de non-droit et l’écran de l’ordinateur ne peut pas être considéré comme faisant obstacle à l’application des lois et des règles de bien savoir vivre ensemble. Internet est un bien commun dont chacun a la charge par son usage.

Déjà en 1995, dès les débuts de l’Internet grand public, l’IETF , un groupe informel élaborant des normes techniques de l’Internet, a publié la Nétiquette, un ensemble de règles de conduite et politesse sur Internet.

En 2003, la déclaration de principes du Sommet Mondial pour la Société de l’Information affirme la nécessité de « prendre en compte les dimensions éthiques de la société de l’information ».

C’est dans l’esprit de ces deux grands précédents qu’ont été rédigés, à l’initiative d’Epistrophe et de son Directeur Général, Philippe Batreau, les 12 articles de la Charte des bons usages de l’Internet Du respect de la propriété intellectuelle au spam en passant par la cybersécurité, la responsabilité des parents, l’usage en milieu scolaire et universitaire et l’usage au bureau, la Charte couvre les différents types d’usage de l’Internet avec des recommandations de bon sens qu’il n’est pas vain de rappeler.

Il est à espérer que cette démarche changera les mentalités et contribuera à instaurer en Côte d’Ivoire un Internet de confiance pour le bonheur de chacun et le plus grand bien de tous.

Cette ambition passe par la promotion et la diffusion de la Charte comme vecteur de sensibilisation aux bons usages que nous appelons de nos vœux.

Source: http://www.charte-internet.ci/pourquoi-promouvoir-les-bons-usages-de-l-internet-en-cote-d-ivoire

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