Le Nigeria,en guerre contre les cartes SIM préenregistrées

Le régulateur télécoms nigérian s’est lancé dans la vérification des agents de terrain enrôlés par les sociétés pour la vente de cartes SIM. Le but est d’intercepter toute carte SIM préenregistrée. Après la sensibilisation, les mises en garde et les contrôles sur les réseaux, place à la répression tolérance zéro et à la poursuite des insubordonnés. Cette «guerre », a connu son premier champ de bataille du 28 au 30 septembre dernier. Durant cette descente de terrain menée à Lagos, au village informatique, plusieurs personnes ont été interpellées.

Selon Salisu Abdu, le directeur de l’unité de mise en application de la Commission des Communications du Nigeria (NCC), des recherches sont en cours pour savoir où les personnes interpellées obtiennent les cartes préenregistrées. Selon la NCC, la vente ou l’emploi de cartes SIM préenregistrées est une violation passible d’une contravention et/ou d’une peine de prison. L’entreprise de télécommunications reconnue fautive d’enfreindre la réglementation sur l’identification des abonnés, risque une amende de 200 000 nairas soit 315 680 francs CFA par carte préenregistrée. C’est ce qu’a révélé l’institution, expliquant que les puces sont utilisées à des fins criminelles. Ceci du fait  qu’il manque un réel suivi ou du moins une identification exacte des personnes qui les utilisent. Plusieurs personnes peuvent dans ce contexte se faire passer par une seule et commettre des forfaits.

« Comment certains fournisseurs de services se sont-ils procurés ces cartes préenregistrées ? En principe, tous les opérateurs ont une base de données rassemblant leurs abonnés, et devraient ainsi déterminer lesquels sont enregistrés puis identifier les cartes préenregistrées », a déclaré le directeur adjoint du bureau de la consommation à la NCC, Ismail Adedigba, qui a adressé une menace aux opérateurs.

Il faut appuyer que l’ultimatum lancé par le régulateur intervient alors que l’année dernière le géant télécom MTN a reçu une lourde amende de 5,2 milliards $ (finalement réduite à 1,7 milliard $) pour n’avoir pas désactivé plusieurs cartes SIM anonymes. Le régulateur avait alors affirmé que ce faisant, l’opérateur avait facilité les opérations de Boko Haram sur le territoire.

Ahlin ACCROBESSI

 

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